En triant mes dossiers sur mon pc, je suis retombée sur cette critique que j'ai rédigé l'an dernier. Et puis je me suis dit qu'en attendant le Potterarticle, faire renaître la catégorie "My Boom" serait une bonne idée. Je vous laisse découvrir cette Artiste !
Blonde aux yeux bleus, guitare
sèche à la main, robe en vichy rose et bottines pailletées : on se demande
si GiédRé* n’est pas une enfant de huit ans coincée dans le corps d’une jeune
femme. C’est lorsqu’elle fredonne On fait
tous caca, l’Ode à la contraception
ou encore le Pervers solitaire que
l’on comprend son univers : cru, vrai, simple et candide.
Des chansons à textes comme on n’en fait plus
Si Georges Brassens avait eu une
fille, il l’aurait appelé GiédRé*. Sur des arpèges de guitare sèche mélodieux,
cette artiste aux multiples facettes chante nos questions existentielles, nos
idées inavouables, nos réflexions d’humour noir que l’on ne se permet qu’entre
amis proches (et encore !). Pour les femmes, elle est l’exemple de
l’impudique décomplexée que l’on envie, pour les hommes elle est la réponse au
mystère féminin. Alors les femmes pensent
comme ça ? Pas toutes, on vous rassure messieurs. Mais il y a surement
un peu de GiédRé* en chacune de nous.
Elle met simplement en musique ce
que l’on pense tout bas, sans complexes ni tabou mais avec une immense dose de
second degré et d’absurde. Attention, l’humour apparent de ses textes ne
dissimule pas pour autant la tristesse de ce qu’elle chante. Les enfants
disparus, une lettre ouverte à sa mère qui l’a abandonnée, tout chez cette
chanteuse prête à rire et à pleurer. Elle le dit elle-même : « Je ne suis pas méchante, C’est le
monde qui est pourri, Si la vie était moins violente, Je le serai aussi »
Un univers scénique complet et complexe
Lorsque l’on va voir Giédré* en
concert, on peut s’attendre à y voir un OMNI (Objet Musical Non Identifié). Si
ces textes sont donc le puissant moteur de son art, sa scénographie n’est pas
en reste. Un véritable fatras semble envahir la scène, et pourtant c’est comme si
chaque objet avait sa place. Au fur et à mesure que les chansons s’enchainent,
on peut facilement associer tel objet à telle chanson.
Elle habille sa scène comme si
elle ouvrait une boîte à souvenirs recelant de reliques, comme une grand-mère
qui tourne les pages d’un album photos et qui les commente une par une, une anecdote
pour chacune. Ici, c’est le même principe : sauf que GiédRé* nous raconte
ses MST et ses amours en prison.
Un carré d’herbe pour la nature
vraie de ses textes ? Une poupée gonflable pour la vie de débauche qu’elle
dit avoir eu ? Un excrément pour sa « vie de merde » ?
Un pot de bébé, un canard jaune à roulette, un ours en peluche… Et une
bouteille en plastique de produit vaisselle, qu’elle boit au goulot lors de ses
concerts pour se désaltérer entre deux chansons. A quoi tout cela
renvoit-il ? A chacun de se faire son avis en savourant ses chansons, en
dégustant ses subtilités d’écritures et ses grandes capacités de compositrice.
Dans un concert de GiédRé*, tous
les sens sont en éveil : on voit la beauté de cette jeune femme, on écoute
ses chansons, on sent jusqu’en nous sa générosité, on goute à une ambiance
qu’on a rarement connu dans une salle de concert, pour toucher du doigt la
féérie.
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